“Adrien qui ne fait rien”

Initiation au théâtre Projet de Mélanie Manuélian, comédienne

Comment se préparer à la scène ? Découverte de jeux privilégiant l’écoute, le partage, la confiance et la maîtrise de soi. Comment raconter une histoire sur scène ? Le conte retenu est « Adrien qui ne fait rien », adapté et illustré par Tony Ross. L’histoire, drôle, répétitive et profonde permet d’aborder les différents styles de représentation.

Le CP de Khoulfia a choisi de développer l’histoire d’Adrien sous forme interprétée, chaque  élément de costume utilisé éclairant sur le personnage joué. Le CP de Florence s’est intéressé à une nouvelle illustration du conte sous forme de photographies. La CLIS d’Estelle a choisi de donner une version mimée de la narration. Les classes se produisent les unes devant les autres le 17-10-2011

6 séances septembre, octobre École Brossolette, classe de clis 1 d’Estelle Krattinger, de CP de Khoulfia Léonard et de Florence Larue, de CE2 d’Élisabeth Marchive 

Les classes se produisent les unes devant les autres le 17-10-2011

Cette proposition reste ouverte, c’est pourquoi, je l’ai intitulée « avant projet ». Des modifications seront probablement apportées suite à notre première rencontre, d’autres après que vous ayez passé quelques temps avec les élèves et d’autres encore, avec vos conseils, au cours des séances.

Construction des séances
Comme énoncé plus haut (le fait que plusieurs facteurs peuvent faire changer notre projet), je vous propose ci-dessous une « stucture-type » de chacune des séances ; sans en préciser le programme en détail.
Les séances seront toujours débutées et conclues par un temps de parole collectif. Sporadiquement investi par les enfants (encore moins chez les plus petits), il permet quoiqu’il en soit, de cadrer une séance grâce à un « rituel ». Plus qu’un moment d’échange, c’est le moment où l’enseignant passe le relais à l’intervenant et inversement, le moment de s’immerger dans l’activité ou d’en sortir ; et enfin, pourquoi pas, le moment de réfléchir, partager et critiquer.
Lors du temps d’échange de début de séance, le déroulement de la séance sera énoncé.

Ce temps sera suivit de rapides exercices de relaxation/concentration qui permettent également de se centrer sur l’activité mais aussi de se préparer à la suite.

Puis, en guise d’échauffement corporel et sensoriel, chaque séance sera composée de deux types d’exercices : un exercice individuel (souvent effectué par deux) et un exercice collectif.
Ces exercices ont pour but, entre autre, d’éveiller les consciences de l’espace, de l’autre ; de stimuler l’imaginaire, l’expression corporelle ou encore la parole…

Les séances étant courtes et précieuses, les exercices pourront être repris, complétés et améliorés au cours de la semaine en classe si vous le désirez. Cela pourrait vous permettre d’expérimenter les exercices « de l’intérieur » lors des séances et « de l’extérieur » en dehors.

Enfin, je propose, pour la dernière partie de ces séances de travailler sur un conte.
Travailler sur une histoire permettra, en adéquation avec la finalité du projet des 35 Léz’arts, d’ouvrir la réflexion sur la question de la représentation.

Comment raconter une histoire sur une scène ?
Autour d’une même histoire, nous pourrions amener les élèves à réfléchir sur les différentes façons de la raconter et de ce fait, comment l’interpréter.
Présenter différents de styles de représentations pour les plus jeunes (CP ou Cliss) et essayer de les faire deviner par les CE2.
L’intérêt d’aborder un texte de cette façon, permet réellement de se poser la question de la représentation, à la fois en tant que « metteur en scène » et à la fois en tant que « comédien » – qui sont les deux métiers que j’exerce en parallèle au sein de plusieurs compagnies -. Se poser la question de « représenter » à la fois de l’intérieur mais aussi de l’extérieur permet d’aborder le théâtre dans son ensemble et d’apprendre à lire les codes de la représentation (en tant que futur spectateur ?). Je souhaite aborder ces ateliers par ce biais de « double lecture », ces derniers étant trop souvent dirigés sur l’expérience seule de la comédie.
Regarder jouer permet, au delà de la nécessité du regard pour faire exister la représentation, de comprendre en regardant les autres s’exécuter et de stimuler l’imaginaire.

Nous pourrions centrer les élèves sur 3 styles distincts. Cela permet de mobiliser toute la classe (en salle) mais également de les faire travailler en groupes réduits (en scène) pour une meilleure compréhension.

- Le conte raconté : exclusivement parlé (histoire)

- Le conte joué : exclusivement interprété (personnages)

- Le conte distancié : exclusivement raconté avec des matières (le corps et/ou des accessoires)

Nous aborderons, de manière induite, la distanciation (chère à Bertold Brecht), et montrerons aux élèves comment puiser de plus en plus loin dans l’imaginaire des spectateurs.

Le conte que je propose est le même pour tous les niveaux :

« Adrien qui ne fait rien », réadapté et illustré par Tony Ross (éditions Folio Benjamin).
Accessible dès 4/5 ans, cette édition pour premières lectures est issue d’un album et évidemment d’un conte de tradition orale dont on connait un écrit africain sous le titre « Epaminondas » (Odile Weulersse-Kersti Chaplet / Père Castor, Flammarion)
Cette histoire, courte, drôle, répétitive et profonde permet parfaitement d’aborder les différents styles de représentation.
Je vous laisse apprécier ce joli conte si vous ne le connaissez pas déjà (sans en faire une explication) afin d’en reparler lors de notre entrevue de post-rentrée. Nous pouvons, évidemment discuter de ce choix. Je suis ouverte à vos propositions, car comme dit plus haut, tout est à construire ensemble et pendant.

Mélanie Manuélian